DEUX BIENFAITS NÉGLIGÉS : LA SANTÉ ET LE TEMPS LIBRE

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D’après Ibn Abbas, le Prophète (sws) a dit : « Il y a deux bienfaits à propos desquels beaucoup de gens sont perdants : la santé et le fait d’avoir du temps libre. » (Bukhari, Riqaq, 1)
Par ces mots, le Messager d’Allah (sws), notre guide dans la vie d’ici-bas, attire notre attention sur deux des nombreuses bénédictions, qui peuvent être ignorées ou ne pas juger à leur juste valeur : la santé et le temps libre. Ce hadith pousse l’être humain à la réflexion. Sans aucun doute, le temps est l’une des bénédictions dont la juste valeur n’est connue, aujourd’hui.

En tout point, le Messager d’Allah (sws) guide ceux qui le suivent, à travers de son propre mode de vie et de ses conseils. Après avoir prononcé ces mots suivants, « Profites de cinq choses avant cinq autres : de ta jeunesse avant ta vieillesse, de ta santé avant ta maladie, de ta richesse avant ta pauvreté, de ton temps libre avant ton occupation et de ta vie avant ta mort » (Al Hakim, Mustadrak, IV,341), le Prophète (sws) a organisé sa journée en la divisant en trois parties : une première partie pour passer du temps avec sa famille, une deuxième partie pour les adorations et une dernière dédiée aux compagnons. Nul doute, la pratique de la vie de Muhammad (sws) est basée sur les commandements d’Allah. Puisque dans de nombreux versets, notre Seigneur prête l’attention à l’évaluation de la vie en vigueur du but de la vie mondaine. Cependant, l’homme oublie le caractère éphémère de la vie ; il est distrait par les bénédictions. Allah Le Tout-Puissant dit dans le Coran : « Par le Temps ! L’homme est certes, en perdition, sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, s’enjoignent mutuellement la vérité et s’enjoignent mutuellement l’endurance. » (Al-‘Asr 103, 1-3). Dans ce contexte, en prêtant serment à « al ‘asr » (temps), Allah nous rappelle combien il est précieux. Si une personne dépense son temps à bon escient, elle peut ouvrir le voile sur la terre du bonheur éternel. Dans cette sourate, les conseils de la foi, les bonnes actions, la vérité et la patience sont décrites comme les secrets du bonheur afin de ne pas succomber au temps.

Bien que le cadre général du Temps soit tracé avec la sourate Al-’Asr, avec l’ordre “Quand tu te libères, donc, lève-toi.” (Ash-Sharh, 94/7), un détail important est souligné : la continuité des actions c’est-à-dire qu’un individu doit constamment être dans un état d’action. Un autre point à ne pas omettre est l’utilité de l’occupation c’est-à-dire qu’un individu devrait dépenser son temps aux affaires utiles au lieu de s’occuper d’activités superflues. Encore une fois, dans le Coran, le croyant est décrit comme « celui qui se détourne des futilités », qui est une qualité louée. (Mu’minun, 23/3)

Précisons ici qu’Allah (swt) a lié l’accomplissement de certains cultes aux heures, et la relation de l’homme avec le temps à une mesure/règle. Ainsi les jours, les semaines et les mois subissent une organisation/division. Le fait que le jeûne obligatoire soit sacré pendant le Ramadan, que le pèlerinage soit effectué au cours du mois de Dhou al-hijja et le fait que la prière soit une partie importante du gain de temps pour le culte quotidien des musulmans a permis de mettre de l’ordre dans la relation de l’individu avec le monde en termes de temps.

Le Messager d’Allah (sws) a) a enseigné qu’il faut se réfugier auprès d’Allah, Seigneur des mondes, de tous les maux en répétant la prière suivante : « Je cherche refuge auprès d’Allah contre le mal de ce que la nuit et le jour apportent, contre le mal apporté par le vent et le temps » (İbn Ebû Şeybe, Musannef, Buyû’, 91.) Il est significatif que, dans le hadith, l’expression « le mal apporté par le temps » soit employée. Parce que le temps n’est pas seulement un capital précieux, mais une épreuve en soi. Afin de rendre leur vie plus significative et fructueuse, un croyant se doit de passer chaque instant de sa vie avec la conscience de servitude, en effectuant un travail utile et en reconnaissant la valeur du temps ; ainsi, il serait apte à lever le voile de l’insouciance.

Une autre notion au sujet de laquelle les hommes se méprend, est la santé. Même si nous ne réalisons pas forcément lorsque nous sommes en bonne santé, dès lors que nous rencontrons des problèmes de santé, nous prenons conscience que les causes de notre maladie sont les petits points négligés. Au sujet de la préservation de la santé, le prophète (sws) nous recommande de faire attention à de nombreux points, en particulier aux habitudes alimentaires, et nous conseille de maintenir un équilibre en disant : « … (une personne) devrait utiliser un tiers de l’estomac pour la nourriture, un tiers pour boire et laisser l’autre tiers vide pour respirer. » (Tirmidhi, Zuhd, 47). Il est notable que les hadiths contiennent des informations détaillées, allant de la santé physique (Muslim, Cum’a, 9) à l’état des dents (Abû Dâwud, Taharet, 25). Le fait que le Prophète Muhammad (sws) ait dit aux enfants de pratiquer la natation, l’équitation et le tir à l’arc peut être considéré à la fois comme une protection contre les dangers et comme une préservation de la santé.

En outre, notre Prophète (sws) a souligné que l’homme ne doit pas négliger son devoir envers son corps, en rappelant à Abdullah b. Amr, qui passait ses journées à jeûner : « Jeûne mais fais aussi ta rupture. Effectue ton culte nocturne, mais dors aussi. Parce que ton corps a un droit sur toi, ton œil a un droit sur toi… » (Bukhari, Savm, 54). Puisque que notre corps est un bienfait pour lequel nous serons tenus responsables de la façon dont nous l’utilisons, dans l’au-delà.

En somme, notre religion exige une gestion appropriée du temps et de la santé. Avant tout, il est primordial de revoir la façon dont la santé est usée et le temps dépensé. Si des erreurs de gestion sont remarqués, il faut se sentir heureux et reconnaissants d’avoir encore du temps pour les rattraper. Dès lors, des meilleurs moyens de gestions sont recherchés pour ces deux bénédictions uniques : la santé et le temps. N’oublions jamais que nous sommes responsables de la façon dont nous utilisons le « temps » comme pour toutes les autres bénédictions qui nous sont données.

Emine Demil