LA FAMILLE A TRAVERS LES HADITHS

1103

Les liens familiaux : une opportunité d’être UN MEILLEUR musulman

Notre Prophète bien-aimé (sws) a dit : « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur avec sa famille ; et je suis le meilleur d’entre vous avec sa famille. » (Tirmidhi, Menakib, 63.)

Dans ce bas monde, la vie n’est qu’un voyage, un acheminement d’épreuve. L’homme, en l’occurrence, est un voyageur venu dans ce monde pour « croire » et « faire de bonnes actions »… Tandis que le trajet s’allonge, face aux épreuves, les premiers à nous épauler, à nous aider et avec qui nous trouvons la paix ensemble sont les membres de notre famille.

Le lien entre parents et enfants ainsi que l’attachement des époux l’un envers l’autre ont une profonde signification spirituelle bien au-delà des besoins matériels, qui sont superficiels. En grandissant avec notre famille, nous apprenons à aimer, à partager, à pardonner, à être patient, ce qui contribue à la maturité. Quel trésor pourrait valoir la contribution de la famille à notre personnalité, les droits de nos parents sur nous, le bonheur de nos enfants, la paix que nous trouvons au sein du foyer ?

Sans aucun doute, la famille est l’une des plus grandes bénédictions accordées par Allah le Tout-Puissant. Comme tout avantage, le fait d’avoir une famille représente aussi des inconvénients, des limites et des responsabilités. Naturellement, il se peut que des personnes qui vivent si près les unes des autres, s’assoient à la même table et partagent le même agenda, ne puissent pas s’entendre. Parfois, les priorités entreront en conflit, les besoins seront en concurrence, les idées ne correspondront pas et les plans seront orientés vers des voies opposées. Dans de tels moments, malgré toutes les négativités, entretenir le respect, la miséricorde et la compassion notifie le fait d’être un “meilleur musulman”.

Pensons-y : tandis que la plupart d’entre nous peuvent être plus patients, plus gentils et plus tolérants au travail, au marché ou à l’école, nous ne ressentons pas le besoin de faire preuve de la même patience et de la même gentillesse envers notre propre famille. Même si les faits sont identiques, nos réactions ne le seront pas. A la maison, les masques sont levés ; la colère et les paroles sont jetés comme un venin, sans aucune réflexion. Pourtant, dans cette courte vie, les personnes les plus bienveillantes et fournissant le plus d’efforts à notre égard ne sont autre que notre famille. Ne méritent-ils pas une bonne conduite, des réactions consciencieuses et prudentes ?

Pour cette raison, notre Prophète bien-aimé a attribué la qualité d’être le meilleur musulman à celui qui se comporte bien envers sa famille ; et a dit : « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur avec sa famille. » Pour ainsi dire, la question ici est la capacité à faire preuve de bonne conduite même dans un réseau relationnel proche comme la famille. Une personne, qui traite bien et justement sa famille en toutes circonstances, résout les conflits avec amour et compassion, fera preuve aussi d’un bon comportement envers les personnes qu’elle rencontre dans la vie extérieure. Les individus qui se comportent bien avec le monde extérieur mais que ne sont pas agréables à la maison ne peuvent être de « bons musulmans ».

Le fait que, dans les hadiths, les « bonnes mœurs » soient désignées comme un moyen d’être un « bon musulman », c’est-à-dire un serviteur vertueux qui a gagné l’approbation d’Allah, doit nous pousser à la réflexion. La plupart pense que gravir les échelons et atteindre une position acceptable aux yeux d’Allah n’est possible qu’avec une augmentation du nombre des prières. Cependant, une exigence indispensable de la foi est un bon caractère et un bon comportement. Selon notre Prophète, « Le jour de la Résurrection, rien n’est plus lourd sur la balance du serviteur croyant que le bon comportement. Allah déteste tout être vulgaire aux propos grossiers. » (Tirmidhi, Birr wa Sila, 62.)

Dans cette conjoncture, la qualité des relations établis avec les plus proches c’est-à-dire les parents affecte également la qualité de notre relation avec Allah (swt) ; en d’autres termes, la valeur d’une personne qui traite bien sa famille augmente auprès d’Allah. Un musulman se doit d’investir autant dans la moralité que dans le culte et de traiter toutes les personnes avec des bonnes manières, quels que soient leur âge, leur sexe, leur profession ou leur richesse/leurs biens.

Notre Prophète bien-aimé est un exemple unique à ce sujet. Le Messager d’Allah (sws) qui n’a jamais délaissé la bonté envers sa famille en tant que père, grand-père et époux, et envers le peuple en tant que chef d’État, juge, commandant et imam, est un modèle pour nous tous. C’est pour cette raison que dans la suite du hadith il se dit : “le meilleur d’entre vous avec ma famille”. Comme les Compagnons qui ont attentivement suivi chaque geste du prophète et pris modèle sur lui, nous devons nous efforcer aussi de bien le connaître et d’agir comme lui, avec sa morale.

Notre Prophète (sws), qui était toujours bienveillant et doux, plein d’amour et de compassion, patient et tolérant envers sa famille, n’a jamais permis la violence et la haine dans sa maison. Il a toujours promu la justice parmi les membres de sa famille, et n’a pas hésité à leur exprimer ouvertement son amour.

Il énonçait ses prières en incluant sa famille et implorait Allah le Tout-Puissant en disant « Mon Dieu ! Ô notre Seigneur et Seigneur de tout ! Rends moi et ma famille dévoués à Toi dans ce monde et dans l’au-delà ! (Abu Daoud, Tafsîr abvâb al-witr, 25.).

Comme ça l’était auparavant, aujourd’hui aussi la clé pour être un bon musulman est cachée dans le cœur de nos parents, de notre conjoint(e) et de nos enfants.

Prof. Dr. Huriye MARTI