LA JALOUSIE: PERTE DE LA FRATERNITE

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           L’aventure de l’humain a commencé avec le premier Homme, Adam. Il était hâtif, ambitieux, avare d’un côté, patient, gentil et serviable de l’autre… On attendait de lui qu’il trouve la vérité avec son esprit et qu’il fasse le bien avec sa volonté. Cette liberté n’était pas de bon augure ; cet être vivant était susceptible de verser du sang, de provoquer des bagarres et des troubles. Les anges se sont donc opposés à Allah le Tout-Puissant. Cependant, Allah leur a répondu en rappelant leur ignorance. “Je sais ce que vous ne savez pas.” (Baqara, 2/30).

            Iblis, d’autre part, appartenait aux djinns et son objection était à l’ordre de se prosterner devant Adam. Parce qu’Iblis, de part sa création, se considérait comme supérieur à Adam. Derrière cela se cachait un mauvais sentiment propre aux êtres : la jalousie. Parce que Satan était prisonnier de son envie et s’est rebellé contre l’ordre du Tout-Puissant Créateur, il a été expulsé du ciel et maudit éternellement et est devenu un ennemi impitoyable de l’humanité (Hijr, 15/28-33).

            Là où la jalousie entre, l’ordre s’effondre et les combats éclatent. Quand il y a cette jalousie parmi les frères qui ont grandi d’une même mère et d’un même père, tous les liens de miséricorde se rompe un à un.

            Quand ce même sentiment s’infiltre entre des frères de religion, le résultat est similaire. Ceux qui cultivent la jalousie en regardant les biens, les enfants et le rang de l’autre seront également privés du pouvoir de la fraternité religieuse. Ce qui est brisé, c’est la fraternité et le lien de famille ; or le prix à payer, c’est toute la famille et toute la Oummah.

            Hormis la détérioration de la fraternité, l’envie et la jalousie endommagent également la relation d’un serviteur avec son Seigneur. Car celui qui est jaloux oublie aussi la gratitude. Il ne voit pas ou ne remarque pas ce qu’il a entre ses mains puisqu’il est plus préoccupé par ce que les autres ont. À moins qu’il ne consente à la décision du donateur, il ne peut rien trouver pour être reconnaissant. Son œil est toujours sur ce qui appartient à quelqu’un d’autre.

            Si l’homme doit absolument entrer en compétition avec ces semblables, cela ne devrait être que dans le but de se rapprocher de son Seigneur. Une telle personne ne rend pas jaloux, mais reste enviée; il est regardé avec admiration, admiratif et pris en exemple.

            Allah swt dit à ce sujet : « Vous lisez la joie de la grâce divine sur leurs visages. On leur offre une délicieuse boisson, cachetée et scellée au musc. C’est pour ça qu’ils courent.” (Mutaffifin, 83/23-26)

           Que ferai le jaloux, qui n’est pas hostile à la servitude et à la fraternité, à son possesseur ?

           Qu’attendre du jaloux autre que de l’intrigue, du commérage et de la haine ? Suivre les autres, être triste de leur joie est un tourment qui ne finit jamais. Le jaloux se donne le plus grand mal à lui-même. Comme un serpent venimeux, il ronge l’intérieur d’une personne et l’empoisonne, encore plus dangereux qu’un lion qui s’approche pour déchirer une personne et blesse son propriétaire. À tel point que le jaloux ne peut même pas voir son propre avantage.

            Le remède de la jalousie est entre les mains de son propriétaire. Un individu peut se contrôler, entraîner et soigner son âme. Il peut purifier son âme et son cœur de ce mauvais sentiment, tout d’abord en prenant conscience du mauvais état dans lequel il se trouve, puis en se rappelant ce verset « Ne soupirez pas pour les choses qu’Allah vous a rendus supérieurs les uns aux autres. » (Nisa, 4/32)

           Et tout comme il cherche refuge auprès du Seigneur des mondes contre le mal des envieux, il peut demander l’aide d’Allah le Tout-Puissant pour la jalousie qui a commencé à germer comme une liane vénéneuse dans son cœur.

           “Dis : “Je cherche protection auprès du Seigneur de l’aube naissante, contre le mal des êtres qu’Il a créés, contre le mal de l’obscurité quand elle s’approfondit, contre le mal de celles qui soufflent (les sorcières) sur les nœuds, et contre le mal de l’envieux quand il envie”

(Al-Falak 113, 1-5).

 

Dr. Fatma BAYRAKTAR KARAHAN