L’EFFET DU PARDON SUR NOS RELATIONS AVEC NOS PROCHES

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    Pardonner signifie ne pas exiger de prix ou de punition pour une erreur, réduire les sentiments négatifs envers la personne qui a commis l’erreur avec une conscience, de l’empathie voir même dans certains cas, développer des sentiments positifs. Le « pardon » est un des éléments qui maintient les relations humaines et la continuation des liens affectifs. Le pardon, aussi difficile soit-il, libère celui qui pardonne. Cela aide à ne pas gaspiller sa précieuse énergie dans la colère et le blâme.

     Les éléments qui favorisent le pardon sont l’empathie et la compassion. Être capable de faire preuve d’empathie, être capable de comprendre pourquoi la personne qui a commis l’erreur a commis cette erreur, comprendre son histoire personnelle, quelles conditions ont causé cette erreur sont des éléments qui facilitent le pardon. La capacité de nourrir la compassion est également l’un des facteurs qui facilitent le pardon. Lorsque nous apprenons à avoir de la compassion, nous pouvons plus facilement pardonner en acceptant qu’autrui est une personne qui peut avoir des faiblesses par moment.

    Alors, une personne doit-elle pardonner toutes les erreurs qui lui sont faites en toutes circonstances ? Bien entendu, la réponse à cette question est « non ». Nous avons tous des lignes infranchissables et des valeurs incontournables. Si le pardon nous oblige à transiger sur ces valeurs, ou s’il invite autrui à répéter ses erreurs, le pardon peut faire plus de mal que de bien à celui qui a commis l’erreur.

    Parce que nos choix ont des conséquences, et faire face à ces conséquences conduit à des expériences instructives pour nous tous. Nous avons déjà mentionné que pour certains d’entre nous, il est plus difficile de pardonner que pour d’autres.

    L’un des traits de personnalité qui rend le pardon difficile est le perfectionnisme. Les perfectionnistes ont des attentes élevées envers eux-mêmes et envers les autres. La performance qu’ils attendent d’eux-mêmes et des autres montre que pour eux faire des erreurs n’est pas envisageable.

    L’effet le plus dévastateur de cette situation se manifeste principalement dans leurs relations avec eux-mêmes. Lorsqu’ils commettent une erreur, ils remuent cela dans leur esprit et leur colère envers eux-mêmes ne cesse pas. L’autocompassion est l’antidote à cette situation.

    Il existe des facteurs qui facilite le pardon. La personne qui demande à être pardonner doit admettre sincèrement son erreur et en éprouver des remords, admettre les effets de son erreur sur les autres, réaliser et exprimer ce que ressentent les personnes affectées, exprimer les mesures à prendre et les comportements à changer pour éviter de refaire la même erreur.

    Le pardon peut ne pas être instantané, car c’est un processus interne. Parfois cela peut prendre beaucoup de temps. Quand une personne pardonne ou ne pardonne pas, elle fait un choix et chaque choix a des conséquences. Il est important d’être conscient de ce que nous choisissons et il ne faut pas oublier que le pardon est un cadeau que la plupart des gens s’offrent à eux-mêmes.

Betül Nesibe ÖZKARS