Commérage ? AH NON JAMAIS !

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Bien que ce soit difficile à admettre, les commérages font bel et bien partie de nos vies. Des études montrent qu’une personne bavarde en moyenne 52 minutes par jour. Les psychologues et les sociologues voient le commérage comme un moyen de guérison émotionnelle et de socialisation, tant qu’ils ne sont pas dans l’excès. Les philosophes de la morale islamique, décrivent le commérage comme une action qui ne convient pas à la dignité humaine, qui nuit à la personnalité spirituelle, dévalorise et entrave les relations. Dans toutes les religions monothéistes, après révélations de ses effets négatifs, le commérage a été classé dans la catégorie des péchés. Dans le Coran, les commérages sont exprimés par les mots humeze, lumeze, hemmaz et médisance. Ces mots signifient parler des gens derrière leur dos, se moquer d’eux en faisant des mouvements de sourcils face à leur visage et récidiver en adoptant ces comportements comme habitude.

Notre religion a accordé une grande valeur au principe de l’inviolabilité de la personnalité, qui occupe une place importante dans les droits de l’homme. Toutes sortes de mauvaises suppositions, de ridicules et de commérages qui portent atteinte à la dignité humaine et provoquent un sentiment d’hostilité sont clairement interdites.

Ermys Westacotta, qui étudie le commérage sous son aspect psychologique, déclare dans l’article “L’éthique du commérage” que le facteur humain est à l’origine de la médisance. Parce qu’il est impossible de médire sur un animal, une pierre, un sol ; quelque chose qui n’est pas humain.

Les spécialistes des sciences sociales expliquent qu’il existe différentes dynamiques derrière les commérages. Des facteurs tels que la curiosité, la jalousie, la relaxation, l’auto-disculpation ou l’inadéquation peuvent amener une personne à faire des commérages.

Le commérage est une maladie spirituelle. Allah essaie de nous distraire des commérages en faisant appel à nos consciences. N’en est-il pas l’exemple le plus frappant : la médisance équivaut à manger la chair d’un frère mort ? Le fait que le Coran essaie de nous distraire des mauvais soupçons et de l’embarras en interférant avec notre façon de penser avant que nous ne tombions dans la médisance peut être considéré comme une barrière face aux commérages.

L’un des antidotes les plus importants aux commérages est la préoccupation. Des études qui ont du sens, des projets à former, des livres à lire, des travaux à terminer nous protègent des actions vides et inutiles. Dans la sourate Ash-Sharh: “Quand tu te libères, donc, lève-toi (commence immédiatement un nouveau travail) !” (Aah Sharh , 94/7), Allah nous rappelle cette importante vérité. Ce verset est le conseil le plus précieux qui a un impact positif sur notre psychologie, notre vie sociale et aussi notre spiritualité.

Rivaliser dans la charité, placer les actions bénéfiques et utiles au centre de notre vie quotidienne est l’arme la plus puissante contre le commérage. Même si ceux qui cherchent à répandre la bonté deviennent malencontreusement des sources de commérages, au fil du temps, leurs actions devancera les commérages et la vérité l’emportera, comme il se doit.

Ayşe Nur ÖZKAN